Travaux et construction : les fissures de ma maison sont-elles dues à une malfaçon ?

Fissures et malfaçon : caractériser l’apparence des fissures sur une maison

Fissures malfaçon

Les fissures de ma maison sont-elles dues à une malfaçon ? Superficielles ou structurelles, les fissures sur la façade d’une construction constituent des désordres ayant l’apparence de déchirure. Localiser les fissures représente le point zéro de leur observation. Mais de nombreux paramètres entrent en ligne de compte pour caractériser les fissures et ainsi connaître leur origine. Cela dans le but final de déterminer les solutions à apporter.

Ouverture et fermeture des fissures. Les fissures sont en vie

Les fissures sur une maison ont généralement tendance à s’ouvrir en été et à se refermer en hiver. Son activité suit en cela le rythme des saisons. Ces variations témoignent de l’activité d’une fissure. Une faible amplitude de l’ordre de 0,2 à 0,4 millimètres s’explique par les modifications de températures entre le jour et la nuit ou par des causes hygrométriques. Si une plus grande fluctuation se produit, c’est le signe que la cause de la fissure est toujours présente, continuant à libérer des contraintes dans la maçonnerie.

Les typologies de fissures

Faiençage sur la façade : seul l’enduit est affecté

On désigne par le terme faiençage l’ensemble des petites fissures superficielles, d’une largeur inférieure à 0,2 millimètres, qui n’abîment le plus souvent que les couches visibles de l’enduit mural. Elles forment alors un réseau en mailles d’ouvertures superficielles de très faible largeur, lequel ne résulte pas d’un mouvement différentiel des sols sous la construction. La maçonnerie n’est donc pas atteinte.

Microfissures : un possible problème structurel grave

On parle de microfissures lorsque celles-ci ont une ouverture linéaire inférieure à 2/10ème de millimètres. Fines et étroites, elles ont un tracé plus ou moins régulier et sont souvent indécelables à l’œil nu. Lorsqu’elles ont pour origine un mouvement différentiel du sol, elles vont le plus souvent toucher toute l’épaisseur de la construction, du mur ou de la poutre en béton armé. Mais leur origine peut aussi être thermique ou se trouver dans des matériaux hydrauliques non liés à un mouvement différentiel du sol. Cependant, les microfissures peuvent parfois être plus dangereuses que de plus grosses fissures, notamment quand il s’agit d’une fissure structurelle qui s’est refermée sous le poids de la maison.

Lézardes et fissures sur la façade : Les menaces sont réelles

La taille des fissures inquiète. On parle de fissure dès lors qu’on est en présence d’une ouverture de 0,2 à 2 millimètres. On emploie les termes de lézardes ou de crevasses lors que l’ouverture fait plus de 2 millimètres. Il existe certes un lien certain entre la taille des fissures et le danger qu’elles représentent, mais cette caractéristique n’est pas la seule à prendre en compte pour apprécier les risques. Il faut également considérer l’élément de structure fissuré et le caractère évolutif des fissures.

Déplacement d’éléments de la construction. Ces signes qui ne trompent pas

Un sol instable est un facteur d’apparition des fissures. Sont particulièrement concernés les sols argileux, les terrains inondables et les remblais. On peut s’apercevoir du déplacement structurel de la construction à certains signes comme des fissures sur le carrelage et sur sa chape de pose, la nécessité de remonter les meubles de la cuisine à cause d’un affaissement du dallage, un descellement des éléments de charpentes vis-à-vis de leurs appuis ou encore une mauvaise fermeture des fenêtres en raison d’un voilage du dormant de la menuiserie.

Fissures et malfaçon : 5 origines de l’apparition de fissures sur une maison

D’où viennent les fissures ? En général, elles ne viennent pas du mur lui-même, mais de ce sur quoi il repose : les fondations et le sol. Si les appuis de la maison bougent après la construction, des tensions apparaissent ; et quand les tensions deviennent trop fortes pour les matériaux utilisés, le mur peut se fissurer. Le poids de la maison est alors de moins en moins bien réparti, ce qui fragilise encore davantage le bâtiment. 5 scénarios sont particulièrement fréquents.

Du ruissellement des eaux à l’apparition des fissures

En s’écoulant, l’eau emporte imperceptiblement des fragments de sol. Même dans un contexte de pluviométrie normale, une mauvaise évacuation des eaux souterraines peut avoir de graves conséquences. Par exemple, quand l’eau coule naturellement vers la maison du fait de la pente, elle va avoir tendance à traverser le sol au niveau des fondations et à les mettre à nu, en évacuant au fur et à mesure la terre sur laquelle elles reposaient. Ce problème s’appelle l’affouillement, également connu sous le nom de déchaussement des fondations. Dans ce cas, un tassement différentiel est susceptible de se produire : certaines zones de la maison s’affaissent, d’où des tensions dans les murs et les dallages, provoquant leur fissuration.

Les sols argileux propices à la fissuration des constructions

Les parties argileuses du sol se gorgent d’eau lorsque la terre est humide. Inversement, elles vont se dessécher et, par conséquent se rétracter, quand le temps est sec et chaud. Ainsi, en cas de variations de la température et du niveau d’humidité, le sol sous la construction se trouve alors être instable et irrégulier. De ce fait, la survenue de tassements différentiels est très fréquente, tout comme l’apparition de fissures sur le bâti.

Le manque de prise en compte des contraintes du sol

Pour envisager la construction d’une maison dans les meilleures conditions possibles, il faut bien entendu tenir compte des spécificités du terrain, au moment de réaliser les plans. Une étude des caractéristiques du sol est donc normalement menée par un professionnel, qui analyse les différentes couches du sol, leur capacité de portance et les risques qui y sont liés. Se passer de cette étude géotechnique revient à avancer à l’aveugle. Pourtant, certaines personnes la négligent (maîtres d’ouvrage et professionnels du bâtiment) et doivent par la suite faire face à des fissures qui auraient pu être évitées.

L’absence de joint de dilatation en cas d’extension de la maison

Une maison n’est pas toujours construite en une seule fois ; il arrive qu’un garage, un appentis, ou une aile entière, soient ajoutés par la suite. Dans ce cas-là, il est très important de mettre en place un joint de dilatation entre la partie principale et les extensions. Ce joint va limiter les tensions entre les deux parties du logement, qu’elles soient liées à des questions de température ou de tassement différentiel. L’absence de joint de dilatation est une cause fréquente de fissuration des maisons.

Les fondations détériorées à cause du gel

Pour éviter qu’elles ne soient en proie au gel, il est préférable que les fondations soient mises en place à une profondeur adaptée. Ainsi, elles n’auront pas à supporter de brusques augmentations du volume de la terre en cas de gel (+ 10%) et s’abîmeront beaucoup moins vite. Or, l’état des fondations a un impact direct sur l’apparition des fissures… car mal chaussée, une maison finit presque toujours par se fissurer.

Les conseils de l’expert bâtiment

Si vous constatez la présence de fissures dans votre maison ou appartement, il est conseillé de faire réaliser une expertise technique du logement par un professionnel du bâtiment. L’expertise vise à identifier la gravité, les causes des fissures, ainsi que les travaux de réparation à envisager.
La fissuration des bâtiments n’est pas une manifestation normale. Bien que certaines fissures ne soient que superficielles, d’autres sont susceptibles d’être une menace, aussi bien pour l’intégrité de la construction, que pour la sécurité des personnes. Les fissures signifient que des tensions s’exercent sur la structure du bâtiment et peuvent même présenter un risque d’effondrement, lorsque la situation est évolutive.

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